2 mai 2006
GARDIEN DE TROUPEAUX
Jamais je n'ai gardé d'animaux sous les cieux,
Mais j'aurais pu le faire car mon âme sans peine,
Depuis que la Nature en conjuguant les dieux
En vain s'épuise sur la Terre trop humaine,
Déchiffre aisément la chanson délicieuse
Du soleil et du vent, aux mots mystérieux,
Comme lirait, seule, une géante studieuse
Au grand livre ouvert qui s'ouvre dans les cieux.
Avec les saisons, main dans la main elle marche.
La Paix entière de la Nature inhumaine
Vient s'asseoir alors près de moi sous la grande arche,
Lorsque le froid s'avance du fond de la plaine,
et que l'on peut sentir la nuit qui pénètre,
comme se glisse un chat pilleur par la fenêtre.
traduction du poème de Fernando Pessoa
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